Agenda Pléiade 2026
Votre libraire vous offre l’Agenda Pléiade avec des œuvres de Chiharu Shiota pour l'achat de deux volumes de la collection*.
À l’occasion de la parution du tome I des Romans et nouvelles (1959-1977) de Philip Roth dans la Bibliothèque de la Pléiade en octobre 2017, le musée d'art et d'histoire du Judaïsme à Paris organise une rencontre-lecture avec Paule Lévy, spécialiste de littérature américaine du XXe siècle et auteur de l'Introduction, ainsi que du dossier «La Plainte de Portnoy» de ce volume, et Josyane Savigneau, journaliste.
J’ai le goût du risque. Je ne suis pas un homme de cabinet. Jamais je n’ai su résister à l’appel de l’inconnu. Écrire est la chose la plus contraire à mon tempérament et je souffre comme un damné de rester enfermé entre quatre murs et de noircir du papier quand, dehors, la vie grouille, que j’entends la trompe des autos sur la route, le sifflet des locomotives, la sirène des paquebots, le ronronnement des moteurs d’avion et que je pense à des villes exotiques pleines de boutiques épatantes, à des pays perdus que je ne connais pas encore, à toutes les femmes que je pourrais rencontrer et avec qui je perdrais volontiers mon temps, aux hommes qui m’attendent peut-être, prêts à m’expliquer leur activité et à me faire gagner des tas, des tas d’argent.
À Andersen, le 25 mars 1843 :
Il y a dans les événements humains une force supérieure qui les dénoue et qui rend les discussions publiques, l’intervention de l’opinion, complètement inutile. L’homme peut nouer, il ne dénoue jamais. Ceci atteint tous les drames politiques. Aussi, selon moi, l’homme politique est-il peu de chose devant le poète et l’écrivain. Le livre est plus influent que la Bataille. Rousseau a plus fait, plus entrepris sur les mœurs françaises que Napoléon. La bataille d’Austerlitz est un accident, un triomphe momentané, l’Événement l’a prouvé, tandis que Paul et Virginie, par exemple, gagne pour la France, sur l’Europe, la bataille tous les jours.
… Je suis si petit que je sais à peine à quel sexe j’appartiens, ou du moins c’est ce qu’on pourrait croire. C’est au début de l’après-midi, au printemps de ma quatrième année. Des fleurs se dressent sur leurs tiges pourpres dans la bande de terre devant notre immeuble.
Labyrinthes souterrains, escaliers dérobés, in pace obscurs, voix entendues et perdues dans les galeries profondes d’un château «visionné», amants séparés par la mort ou détruits par la folie, tout concourt à faire du Château des Carpathes l’un des surgeons tardifs de cette veine du gothic revival dont le XVIIIe siècle anglais a su fixer la formule et inventorier les ressources.
L’impénétrable obscurité enserrait le navire de si près qu’il semblait qu’en allongeant la main par-dessus bord on pourrait toucher quelque substance surnaturelle. Cela produisait un effet de terreur inconcevable et de mystère inexprimable. Les rares étoiles au ciel jetaient une lumière indistincte sur le navire seul, sans le moindre miroitement sur l’eau, sous forme de rais séparés perçant une atmosphère transformée en suie. C’était une chose que je n’avais jamais vue auparavant, et qui ne donnait aucune indication sur la direction d’où viendrait n’importe quel changement, comme une menace se refermant sur nous de toutes parts.
Parution le 23 Octobre 2025
191.50 €