Aragon dans la Pléiade. L'éditeur édité
Huit volumes, pas moins. Aux cinq tomes des Œuvres romanesques complètes (1997-2012) et aux deux des Œuvres poétiques complètes (2007) vient de s’ajouter un fort volume d’Essais littéraires. Les titres des trois éditions sont traditionnels ; les genres, apparemment bien définis. Tout semble en ordre. Ces éditions sont supposées rendre justice à une œuvre extrêmement diverse, que l’on ne peut guère comparer, sous cet angle, qu’à celle de Victor Hugo : voilà qui n’aurait pas déplu à Aragon. Mais si l’on creuse un peu, les choses se compliquent, et chacun peut alors se rendre compte que le principe même de ces trois éditions séparées n’allait pas de soi. La Lettre de la Pléiade avait évoqué, dans son numéro 43 (2011), les « éditions de l’auteur ». Le cas Aragon offre à ce sujet un intéressant complément d’information.
Parution le 15 Mai 2025
Prix de lancement 124.00 € jusqu'au 31 10 2025
On connaît mieux Lucien Leuwen depuis sa dernière édition au sein du tome II des Œuvres romanesques complètes de Stendhal (voir la Lettre de la Pléiade n° 29), mais connaît-on Lamiel, l’autre grand roman inachevé de cet écrivain ? Serge Linkès, qui a édité l’ouvrage dans une perspective nouvelle, fait le point sur la question.
La recherche et l’édition des lettres d’un écrivain est souvent une longue aventure (voir « La Marquise introuvable », Lettre no 8), qui exige des éditeurs flair, ténacité, diplomatie, débrouillardise (voir « Un univers au creux des mots », Lettre n° 16), sans oublier un bon appareil photo numérique. Hervé Yon, qui possède tout cela, a bien voulu évoquer pour la Lettre le fatal engrenage (ou le conte de Noël, comme on voudra) qui a fait de lui le coéditeur, avec Roger Pierrot, de la Correspondance de Balzac dans la Pléiade.
La Lettre de la Pléiade a plusieurs fois évoqué la question des œuvres complètes (et de leur éventuelle ou inévitable incomplétude), ainsi que les enjeux de l’organisation des volumes par genres littéraires, catégories de textes ou selon d’autres principes. Dans la préface inédite qu’il a donnée aux Œuvres philosophiques de Diderot (à paraître en novembre), Michel Delon montre notamment comment, dans le cas de cet écrivain, l’œuvre morcelée, difficile à classer, voire à attribuer, déjoue les intentions de l’éditeur et laisse au lecteur « un travail de recomposition et d’interprétation ». Nous proposons ici quelques pages de cette belle préface.
Qui a lu l’Histoire de ma vie dans l’édition parue en mars dernier a dû remarquer un dispositif peu fréquent dans la Pléiade : au bas des pages courent des notes et des variantes, parfois les unes, parfois les autres, parfois les deux. Ces notes et variantes dites « infrapaginales » ou « de pied » (les Anglo-Saxons parlent de footnotes) ne remplacent pas les notes imprimées à la fin du volume. Elles ont respectivement une autre fonction et un autre statut. Cela mérite un mot d’explication.
À l’occasion de l’entrée de l’Œuvre de Milan Kundera dans la Pléiade, un mot sur une pratique ancienne : l’établissement, par l’auteur lui-même ou sous son contrôle, d’une édition rassemblant, après révision, l’essentiel ou la totalité de son œuvre. Quel nom donner à cet usage ?
Ces jours-ci paraît la nouvelle édition des Œuvres complètes de Lautréamont. Mais qu’est-ce au juste qu’une «nouvelle édition» ? Pourquoi la Pléiade éprouve-t-elle le besoin ou l’envie d’en inscrire à son programme de nouveautés ?