Aragon dans la Pléiade. L'éditeur édité
Huit volumes, pas moins. Aux cinq tomes des Œuvres romanesques complètes (1997-2012) et aux deux des Œuvres poétiques complètes (2007) vient de s’ajouter un fort volume d’Essais littéraires. Les titres des trois éditions sont traditionnels ; les genres, apparemment bien définis. Tout semble en ordre. Ces éditions sont supposées rendre justice à une œuvre extrêmement diverse, que l’on ne peut guère comparer, sous cet angle, qu’à celle de Victor Hugo : voilà qui n’aurait pas déplu à Aragon. Mais si l’on creuse un peu, les choses se compliquent, et chacun peut alors se rendre compte que le principe même de ces trois éditions séparées n’allait pas de soi. La Lettre de la Pléiade avait évoqué, dans son numéro 43 (2011), les « éditions de l’auteur ». Le cas Aragon offre à ce sujet un intéressant complément d’information.
Parution le 15 Mai 2025
256 pages, 222 ill.
Dans le numéro 26 de la Lettre, on s’interrogeait sur le sens de l’intitulé Œuvres complètes, pour en arriver à la conclusion qu’il s’agit d’un titre de convention, qui recouvre des réalités différentes selon les cas, lesquels sont tous, plus ou moins, particuliers (et heureusement). Mais, dans ce domaine comme dans d’autres, le « cas Rimbaud » atteint les sommets.
Le volume d’œuvres romanesques de Stendhal présenté dans cette Lettre s’articule autour de Lucien Leuwen. Xavier Bourdenet, qui est avec Philippe Berthier et Yves Ansel l’un des éditeurs de ce volume, a eu notamment pour tâche d’établir le texte de ce roman posthume. Il expose ici les enjeux et les difficultés d’une telle entreprise, avant d’expliquer pourquoi l’édition qui paraît dans la Pléiade ne ressemble à aucune autre.
Telle est la question. La Lettre de la Pléiade se devait de l’aborder un jour (au risque de la survoler, tant elle est complexe) : le problème de la complétude, ou de l’incomplétude, des éditions que publie la collection est en effet fréquemment soulevé par ses lecteurs, et toujours examiné par ses responsables au moment où ils conçoivent leurs projets.
En botanique, selon le Littré, c’est le «prolongement de la fleur». En anatomie, discipline moins poétique, une «partie adhérente ou continue à un corps, auquel elle est comme surajoutée». Dans le commerce de la librairie, c'est un «supplément qui se joint à la fin d’un ouvrage». Dans la Pléiade, ce supplément revêt des appellations diverses: «Autour de…», «En marge de…», «Dans l’atelier de…», mais jamais «Supplément», qui désigne autre chose, et généralement pas «Annexe», qui n’est pas encourageant. Il arrive aussi que dans un accès de franchise on parle, tout simplement, d’«Appendices». De quoi s’agit-il au juste ?
Le volume d’Œuvres de Buffon présenté dans cette Lettre comporte quelque cent vingt illustrations tirées de l’édition originale de l’Histoire naturelle. Pourquoi les a-t-on reproduites ? Comment les a-t-on choisies parmi toutes celles qui figurent dans les trente-six volumes de l’originale ? Selon quels critères décide-t-on d’illustrer les ouvrages de la collection ?
Dans sa « Note sur la traduction », Philippe Jaworski évoque quelques-unes des difficultés auxquelles il a été confronté et les solutions qu’il a imaginées pour relever le défi permanent que lui lançait le texte. Nous publions ici de larges extraits de cette « Note ».