L.-F. Céline, La Volonté du roi Krogold.
La première séquence du manuscrit retrouvé.
Les manuscrits retrouvés en 2021 confirment l’importance aux yeux de Céline de la « légende » du roi Krogold, dont la rédaction semble s’être étalée sur plusieurs années. Céline proposa en vain ce projet à Robert Denoël, en inséra des éléments dans Mort à crédit ainsi que – on le sait à présent – dans Guerre et dans Londres, et continua sans doute à y travailler. Nous disposons désormais d’un dactylogramme intitulé La Légende du roi René et d’un manuscrit autographe postérieur, titré La Volonté du roi Krogold. Les deux documents, diversement incomplets, relèvent du même projet. Le dactylogramme est corrigé de la main de Céline. Manquent plusieurs de ses premières séquences, dont la toute première. Mais un feuillet de cette première séquence a été inséré dans le manuscrit retrouvé de Mort à crédit, à l’endroit où il est question de Krogold. Il propose une version ancienne de la mort du prince Gwendor, rival malheureux du roi Krogold.
Nous publions ici la version la plus avancée dont nous disposions pour la mort de Gwendor : la première séquence du manuscrit, intégralement transcrite. Un feuillet autographe conservé avec le dactylogramme et procurant le sommaire de l’ouvrage indique que cet épisode (« Mort Gwendor 1 ») constitue bien le début du texte. Les pages retrouvées de La Volonté du roi Krogold paraîtront en édition séparée en avril 2023, avant d’être reprises dans la Pléiade.
Réunis en liasse et numérotés par Kafka en 1918 (avec des ajouts en 1920), les « Aphorismes de Zürau » sont aussi célèbres que diversement interprétés : c’est souvent ce qui arrive aux énoncés hermétiques et aux recueils provisoires. S’ils ne sont pas les Pensées de Pascal, ils en ont l’apparence, et leur densité intellectuelle et d’écriture intrigue et séduit autant que le mystère de leur destination. En voici un échantillon, dans la traduction nouvelle de Stéphane Pesnel.
Dans la remarquable préface qu’il a donnée au volume des Essais de Proust, Antoine Compagnon s’attache notamment à explorer les enjeux du choix d’un tel titre. Proust utilisait lui-même le terme d’essai, pour désigner par exemple les rudiments de sa réflexion sur Sainte-Beuve. Il avait lu Taine (Essais de critique et d’histoire), Emerson (Essais de philosophie américaine) et bien entendu Montaigne. Essais était un titre familier à ses contemporains aussi bien qu’à lui-même. Encore faut-il s’entendre sur ce qu’il recouvrait pour eux, et sur sa signification dans un volume comme le nôtre.
Parution le 23 Février 2023
1376 pages, Prix de lancement 65.00 € jusqu'au 30 06 2023