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Échos de la vie littéraire

Dans cette rubrique, nous proposons cent petits textes, ­ un par année, ­ consacrés à la vie des livres et des écrivains, en France, au XXe siècle. Ces textes ont été publiés pour la première fois dans les Agendas de la Pléiade entre 2002 et 2011. Les événements qu’ils mettent en lumière ont certes été choisis en fonction de leur importance, immédiate ou différée, mais aussi, mais surtout, pour le plaisir d’évoquer un livre ou un auteur attachant. Leur republication simultanée ne forme donc pas une histoire littéraire du XXe siècle en cent chapitres : tout au plus une promenade en cent étapes, arbitraires et facultatives.

À la une

1985

Le 17 octobre à 13 heures, la nouvelle tombe : le prix Nobel de littérature 1985 est attribué à Claude Simon. À la troisième ligne du communiqué, avant même que ne soit caractérisée l'œuvre du lauréat, figure la formule attendue : «nouveau roman» ! (Elle occupera la même place dans le discours du secrétaire perpétuel de l'Académie suédoise, le jour de la remise du prix.) Alain Robbe-Grillet est d'ailleurs en embuscade à la cinquième ligne. Faulkner et Proust, «les avant-coureurs», sont ex æquo aux alentours de la douzième ligne, ce qui n'est pas si mal : Dostoïevski, lui, est presque enterré au milieu du deuxième paragraphe.

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  • 1913

    Le livre porte un achevé d’imprimer du 8 novembre. C’est un fort volume — 524 pages — recouvert de la couverture jaune de Bernard Grasset. Son titre? «À la recherche du temps perdu. / Tome Ier: / Du côté de chez Swann

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  • 1914

    Le vendredi 31 juillet, jour de l’assassinat de Jaurès, paraît dans la presse parisienne un appel invitant les étrangers qui résident en France à s’engager dans l’armée française. L’un des rédacteurs du texte, et le premier de ses signataires, est un Suisse, Blaise Cendrars.

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  • 1915

    Le 15 novembre, une boutique ouvre au 7 de la rue de l’Odéon, à Paris, dans les locaux d’un antiquaire. Elle est fondée par une jeune femme qui y a investi l’indemnité que son père a reçue en sa qualité de victime d’un accident de chemin de fer. «Assurée dans ses larges jupes de laine crue, coiffée de court et tête ronde, le front têtu contre toute sottise et contre tout snobisme» (Saint-John Perse), la jeune femme se nomme Adrienne Monnier. La boutique — «une baraque foraine, un temple, un igloo, les coulisses d’un théâtre, un musée de cire et de rêves, un salon de lecture et parfois une librairie toute simple» (Prévert) — va devenir la Maison des Amis des Livres.

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  • 1916

    Depuis le 9 mars, Guillaume de Kostrowitzky, c’est-à-dire Apollinaire, est français. Il était encore sujet russe quand il a signé sa première demande d’engagement dans l’armée française «pour la durée de la guerre», le 10 août 1914. Il sera artilleur, et c’est en allant rejoindre son régiment à Nîmes qu’il rencontre Madeleine Pagès, dans le train. Très vite naît un amour dont témoignent des lettres passionnées.

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  • 1917

    «Si j’avais su que c’était si bête, j’aurais amené les enfants!» Ce cri du cœur, Jean Cocteau l’attribue tantôt à une dame, tantôt à un monsieur. La légende a connu plusieurs versions. Toutes s’accordent sur un point : Parade fut un scandale.

    Le 18 mai, au Châtelet, ce «ballet réaliste» est créé par la compagnie des Ballets russes de Serge de Diaghilev. Picasso signe les décors et les costumes; la musique est d’Erik Satie; la chorégraphie, de Léonide Massine, «d’après les indications plastiques de l’auteur». L’auteur? Jean Cocteau. À en croire le programme, on ne lui doit que l’argument du ballet – une vingtaine de lignes –, mais il a porté Parade à bout de bras.

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  • 1918

    Dans le numéro 2 des Arts à Paris, le 15 juillet, on lit cette annonce, signée «Jolibois» : «Le Mercure de France vient enfin de faire paraître Calligrammes de M. Guillaume Apollinaire. Ces poèmes “de la paix et de la guerre”, 1913-1916, sont peut-être l’ouvrage le plus marquant qui ait paru durant la guerre. M. Guillaume Apollinaire ne prend pas d’attitudes, mais il part résolument à la découverte. […] L’audace ici se pare de lyrisme et de raison. On sait qu’un grand critique malheureusement mort à la guerre, M. Gabriel Arbouin, mettait M. Guillaume Apollinaire au premier rang de la poésie contemporaine avec MM. Paul Claudel et Jules Romains.»

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