La Pléaide

La collection

« Les vieillards, vous le savez, ont leurs manies. Les miennes sont d'être publié dans la Pléiade (Collection Schiffrin) et édité dans votre collection de poche... Je n'aurais de cesse, vingt fois que je vous le demande. Ne me réfutez pas que votre Conseil, etc. etc... tout alibis, comparses, employés de votre ministère... C'est vous la Décision. » (Louis-Ferdinand Céline à Gaston Gallimard, 24 octobre 1956)

« La Bibliothèque de la Pléiade » réunit des éditions de référence des plus grandes œuvres du patrimoine littéraire et philosophique français et étranger, imprimées sur papier bible et reliées sous couverture pleine peau dorée à l'or fin. Élégante et pratique, d'une lecture aisée, la collection s'enrichit de dix à douze volumes par an. Les textes sont établis à l'aide des manuscrits, des éditions ou des documents les plus sûrs ; les traductions proposées sont nouvelles ou révisées ; des inédits sont révélés aussi souvent qu'il est possible ; des préfaces, des notices et des notes dues aux meilleurs spécialistes attendent le curieux ou le chercheur.

D’hier à aujourd'hui

« La Bibliothèque de la Pléiade » est créée en 1931 par un jeune éditeur indépendant, Jacques Schiffrin, originaire d'Azerbaïdjan. C'est une collection à part entière de sa maison d'édition — les Éditions de la Pléiade/J. Schiffrin & Cie, créées en 1923. Sa conception est singulière et novatrice : il s'agit de proposer, au format poche, les œuvres complètes des auteurs classiques, en préservant un grand « confort » de lecture. D'où le papier bible, le petit format et la couverture de cuir souple. Baudelaire, Racine, Voltaire, Poe, Laclos, Musset, Stendhal ont les premiers les honneurs de la collection.
Schiffrin aura des admirateurs ; et quand il rencontre quelque difficulté de trésorerie, André Gide et Jean Schlumberger, tous deux administrateurs de la NRF, conseillent à Gaston Gallimard de lui porter secours. Le 31 juillet 1933, la « La Bibliothèque de la Pléiade » est intégrée aux Éditions Gallimard, J. Schiffrin en conservant la direction jusqu'au début de la Guerre. Jean Paulhan prend la responsabilité de la collection durant le conflit.

Si la présentation des volumes n'a guère changé, « La Pléiade » devient à partir des décennies 1950-1960 la collection de référence que nous connaissons aujourd'hui. L'appareil critique s'étend et l'attention aux conditions d'établissement des textes se précise ; il s'agira dès lors de trouver l'équilibre éditorial conciliant le plaisir de la lecture immédiate et la satisfaction de la curiosité bien légitime du chercheur. Placée sous la direction de la famille Gallimard (aujourd'hui d'Antoine Gallimard, l'actuel P-DG des Éditions), elle bénéficie des apports scientifiques et éditoriaux de ses directeurs littéraires successifs : Jean Ducourneau (de 1959 à 1966), Pierre Buge (1966-1987), Jacques Cotin (1988-1996) et à présent Hugues Pradier. Sous leur influence, la place des auteurs du XXe siècle se renforce, de nouvelles éditions d'œuvres déjà parues sont entreprises et la collection s'ouvre à des corpus peut-être moins familiers : classiques japonais, chinois, sanskrits ou arabes, anthologies bilingues de poésies étrangères, textes sacrés, spirituels et philosophiques...
Post-scriptum : Raymond Queneau se voit confier au début des années 1950 l'établissement d'une « Encyclopédie de la Pléiade » qui, suivant un plan méthodique, se compose de quarante-neuf volumes (1956-1991). Plusieurs ont été réimprimés en « Folio Essais ».

Le premier titre

Charles Baudelaire. Œuvres, I. Éd. J. Schiffrin (10 septembre 1931)

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