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Joseph Kessel

Romans et récits

Tome II Édition publiée sous la direction de Serge Linkès avec la collaboration de Philippe Baudorre, Yvan Daniel, Pascal Génot et Camille Panier

Parution le 4 Juin 2020
Bibliothèque de la Pléiade, n° 650
Achevé d'imprimer le 15 Avril 2020
1808 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

77.00 € Acheter le livre

ISBN : 9782072850103
Code distributeur : G03063
GENCOD : 9782072850103

Ce volume contient

Au Grand Socco - La piste fauve - La vallée des rubis - Hong Kong et Macao - Le Lion - Les cavaliers. Autour des œuvres de Joseph Kessel : Articles, nouvelles, avant-propos, chapitres ou passages écartés, extraits de textes autobiographiques inédits.

Kessel est difficile à situer dans le paysage littéraire. On l’y prenait parfois pour un intrus. À la NRF, Gaston Gallimard crut très tôt en lui, tandis que Gide (qui changerait d’avis) et Paulhan avaient, comme on dit, «des réserves». Peut-être n’était-il à leurs yeux qu’un reporter écrivant des romans, avec une circonstance aggravante : le succès. Alors romancier ou reporter? Un pur romancier? un authentique reporter? La question, à vrai dire, ne se pose pas en ces termes.
Cette édition ne fait pas acception de «métiers» ni d’ailleurs de genres littéraires. Elle juxtapose dans l’ordre chronologique des ouvrages relevant, à des degrés divers, de la fiction, du récit, du reportage ou de ce que Kessel aimait à nommer documentaire – un mot encore neuf dans les années 1920 et qu’il donna pour titre à la première partie de Vent de sable. Elle bénéficie d’autre part d’un fait nouveau: les manuscrits de Kessel sont désormais accessibles. Ces deux volumes en reproduisent de nombreux éléments – dont le scénario inédit du Bataillon du ciel – et les exploitent pour cerner ce qui fait la spécificité de l’œuvre.
Le «système Kessel», on croit le connaître : courir le monde, faire provision de «choses vues», livrer des reportages à la presse, en tirer (selon des modalités variables) un récit, puis publier un roman qui utilise (dans des proportions tout aussi variables) ces reportages et ce récit. Mais les apparences sont trompeuses : Le Lion (roman «kényan» de 1958), par exemple, aurait été conçu avant que ne soit achevé La Piste fauve (récit, kényan lui aussi, de 1954). L’œuvre ne décrit pas une trajectoire systématique qui mènerait du réel (terrain du reporter) à la fiction (ou littérature). Chez l’auteur de Makhno et sa juive, la réalité n’est jamais chimiquement pure. Kessel pourrait bien être un précurseur de ce qu’on appelle aujourd’hui en bon français la creative non fiction. L’aventure, l’événement, tel homme rencontré, telle situation vécue possèdent pour lui un potentiel poétique ou romanesque qui fait d’eux des objets pour l’imagination.
Pour le dire à la manière de Malraux, le réel est une musique sur laquelle nous sommes contraints de danser. Mais Kessel le trouve insuffisant. Comme Malraux lui-même, comme Cendrars, Saint-Exupéry et bientôt Gary, il est de ceux qui offrent à la réalité des prolongements puisés dans l’imaginaire. Ce faisant, il place son œuvre – et ses aviateurs, ses Russes blancs, ses guerriers masaï, ses cavaliers afghans – aux confins «du réel, du rêve, de l’errance et de l’histoire» (Malraux encore). Il la rend transfrontalière, se rend lui-même inclassable et fait de l’aventure un mythe moderne. Sans doute respire-t-il «l’air du temps», qui est aussi le nom d’une collection à laquelle il donna des livres; mais il sait s’en abstraire et atteindre à l’essentiel. Écrite en un siècle qui menaça de mille manières l’espèce humaine, toute son œuvre peut être lue comme une quête de fraternité.

Jef, reviens ! Les écrits et essais consacrés à Joseph Kessel invitent à redécouvrir l’écrivain et journaliste, dans une traversée ébouriffante du XXe siècle.

Jean-Pierre Rioux, La Croix (25 juin 2020)

« Voyez les deux belles Pléiades éditées par Serge Linkès et ses spécialistes qui ont pu voir des manuscrits originaux et des inédits, notamment un scénario des Bataillons du ciel. Elles suivent son sentier de guerre et de gloire, de L’équipage au Lion en passant par Fortune carrée au large d’Obock, La Passante du Sans-Souci qui fit tant scandale, Mermoz et son épopée, L’Armée des ombres, bien sûr, et Les Cavaliers du cruel Ouroz. On y partage avec joie son meilleur aphorisme : L’humanité ne vaut pas cher mais je l’aime et, quoi qu’il arrive, j’aime la vie ».

Joseph Kessel faisait d’un même reportage un article de presse, un roman et un récit. La Pléiade accueille l’œuvre généreuse de ce grand baroudeur.

Nathalie Crom, Télérama (13 juin au 19 juin 2020)

 « Dans la très éclairante préface qu’il consacre aux deux beaux volumes de romans et récits (de L’Équipage au magnifique Les Cavaliers, en passant, notamment par Belle de jour, Marchés d’esclaves, La Passante du Sans-souci et ben sûr Le Lion…) qu’il a dirigés pour la collection La Pléiade, Serge Linkès souligne cette hétérogénéité des registres littéraires dans lesquelles Kessel s’est illustré, et la porosité qu’il avait installée entre eux : « On s’est surtout interrogé sur la question de savoir s’il s’agit d’un romancier qui écrit des reportages, ou d’un reporter qui écrit des romans. » Sa postérité en a souffert d’un temps –cette époque est révolue, s’impose aujourd’hui la qualité de son regard, la vraie générosité d’un geste d’écriture ambitieux, incarné et comme inépuisable. »

Joseph Kessel, une aventure littéraire

Macha Séry, Le Monde des Livres (5 juin 2020)

 « L’infatigable auteur des « Cavaliers » et du « Lion », de « L’Armée des ombres » ou de « La Passante du Sans-Souci » entre dans « La Pléiade ». L’occasion d’éprouver à nouveau la puissance évocatrice de ce grand écrivain. »

Joseph Kessel Enfin consacré par la « Pléiade »

Le Figaro Littéraire, (4 juin 2020)

« Reporter, romancier, aviateur, scénariste, résistant, l’auteur de « l’Armée des ombres » a vécu les grands événements de son siècle avec une énergie hors du commun et les a insérés dans une œuvre puissante couronnée aujourd’hui par la « Pléiade ».

 Le continent Kessel

Marc Lambron, Le Point (4 juin 2020)

« Mais comment ça, vous n’avez lu que Le Lion, ou même pas Le Lion ? Les deux volumes que la Pléiade consacre à Kessel offrent d’autres occasions de rugir avec lui. »