La Pléaide

  • La Pléiade /
  • Catalogue /
  • Bibliothèque de la Pléiade /
  • Saint-Simon, Mémoires
image d'illustration: épuisé
Ajouter à ma sélection Ajouter à ma bibliotèque

Saint-Simon

Mémoires

Tome I
1691-1701
Édition de Gonzague Truc

Parution le 24 Mai 1947
Bibliothèque de la Pléiade, n° 69
Achevé d'imprimer le 20 Mars 1947
1376 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

ISBN : 2070105067
Code distributeur : A10506
GENCOD : 9782070105069

«Le duc de Saint-Simon a commencé ses Mémoires à l'âge de dix-neuf ans et n'a pour ainsi dire travaillé qu'à cela tous les jours de son existence, qui fut longue.
Aussi ces Mémoires sont-ils bien autre chose que des souvenirs ou la chronique de deux règnes. C'est une espèce de roman, énorme, concerté, composé, avec des décors et des péripéties, des héros et des personnages de second plan, des passions, des entreprises, de la psychologie (et quelle!), une philosophie et un style. On peut parler de l'"univers de Saint-Simon" comme on parle de l'univers de Balzac ou de Dickens.
C'est un univers artistique, c'est-à-dire plein de cette vérité qui ressort si rarement lorsqu'on étudie l'histoire, mais que l'on rencontre chez les grands romanciers. Saint-Simon analyse les hommes vivants de la même façon que Dostoïevski, Proust, Fielding, développent leurs personnages : même audace, même absence de préjugés, même amour du vrai. Il décrit son duc de Noailles comme Proust son duc de Guermantes.
Un tel don d'observation ressemble tant au don créateur qu'on se demande si la seule différence entre Saint-Simon et un romancier authentique ne réside pas dans le fail qu'il présente ses personnages sous leur nom véritable. C'est un romancier qui ne "transpose" pas.
Sainte-Beuve termine l'article qu'il consacre à Saint-Simon, dans ses Causeries du Lundi, en plaçant "ce duc et pair dont on souriait alors entre
Molière et Bossuet". Nous autres, lecteurs du XXe siècle, nous allons plus loin. Nous le plaçons sur le même rang que Stendhal, Balzac et Proust. Il est, pour nous, le quatrième grand romancier de notre langue.»
Jean Dutourd.