La Pléaide

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L'histoire de la Pléiade

Les insolites de la Pléiade (2/3)

La lettre de la Pléiade n° 22
septembre-décembre 2005

Dans le hall de la NRF s’est tenue, aux mois de décembre et janvier derniers, une petite exposition privée de quelques pièces insolites ayant trait à l’histoire bibliographique de la Pléiade.

Pour autant qu’ils fussent amateurs de la collection – autorisons-nous à le croire ! –, les visiteurs de la rue Sébastien-Bottin purent se livrer à de joyeuses hypothèses et exercer leur sagacité sur cet éphémère cabinet de curiosités : exemplaires rares, énigmes éditoriales et autres « aberrations » de cuir et de papier…
Nous avons décidé de prolonger cet événement « domestique » en l’élargissant à l’assemblée des connaisseurs que forme le Cercle de la Pléiade. Certains d’entre vous retrouveront probablement, dans le bref inventaire qui suit, quelques-u

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ns des exemplaires qu’ils conservent dans leur bibliothèque.

  • La Pléiade Schiffrin, I

Édition originale des Pages de Journal 1939-1942 d'André Gide [fig.1] édité par Jacques Schiffrin aux Pantheon Books, à New York, durant la guerre (achevé d'imprimer du 15 juin 1944). Reliure toile fac-similé des volumes des volumes de la « Bibliothèque de la Pléiade », papier courant d'édition.
Jacques Schiffrin était l'ami d'André Gide depuis le début des années vingt. Il édita plusieurs de ses oeuvres aux Éditions de la Pléiade puis, après-guerre, à New York où il avait été contraint à l'exil en 1941. Il avait été le maître d'oeuvre de l'édition du Journal de Gide chez Gallimard dans la Pléiade (1939). Dans le prolongement de celle-ci, il avait souhaité donner à cette « suite » une apparence semblable au volume d'avant-guerre.

  • Exemplaires d'imprimeur, années 1950 et 1960

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- Exemplaires non reliés, recouverts d'une couverture de papier rempliée de couleur, des Œuvres poétiques complètes de Paul Verlaine et du Théâtre, I de Paul Claudel [fig.2], réimprimés en 1959 et 1960 par l'imprimerie SRIP d'Étampes.
On constate que le premier plat de couverture reproduit à l'identitque la page de titre de l'ouvrage ; seul l'imprimeur de l'ouvrage était en mesure de le faire. Il s'agit donc, très probablement, d'exemplaires brochés à l'usage unique de l'imprimeur qui, n'étant pas le relieur du volume (Babouot, à Lagny-sur-Marne), se gardait ainsi un trace des travaux effectués pour la Pléiade.

- Exemplaires non reliés, recouverts d'une couverture blanche de papier rempliée, des Œuvres complètes de Choderlos de Laclos et des Essais de Montaigne, réimprimés en 1950 sur les Presses Sainte-Catherine, à Bruges. Les cahiers ne sont pas découronnés.
Il s'agit là encore d'exemplaires brochés à l'usage unique de l'imprimeur. À noter que la couverture fait ici l'objet d'une composition typographique distincte, pour le premier plat et le dos imprimés du volume.

Le seul bis de la collection, 1959

Il n'est de bonne numérotation sans numéro bis... tous les biographes le savent. La Pléiade n'y échappe pas avec ses Poèmes de Shakespeare (achevé d'imprimer du 30 novembre 1959).

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  • Contrefaçons

Contrepartie bien commune de la notoriété...
Deux contrefaçons asiatiques reliées toile, sur papier courant de titres de la Pléiade, l'une en provenance de Taïwan (Œuvres complètes de Montaigne [fig.3]), l'autre de Corée du Nord (Confessions de Rousseau).
Epaisseur : huit centimètres !

  • Catalogue de la collection

Catalogue analytique 1992
Seul exemple d'un catalogue de la collection relié cuir.

« Tête d'or », 1992

Exemplaire hors commerce des Œuvres complètes; II d'André breton (1992), portant une tranche de tête dorée.