Marcel Proust à Gaston Gallimard
Une lettre inédite, décembre 1918
Cette lettre jusqu’alors inconnue de Marcel Proust à Gaston Gallimard a été retrouvée à l’occasion de l’organisation de l’exposition Marcel Proust. La Fabrique de l’œuvre, actuellement présentée à la Bibliothèque nationale de France. Elle figurait dans les archives de Jean Paulhan, conservées à l’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine), de même que six autres lettres inédites de Marcel Proust à Jacques Rivière, directeur de La NRF. Datable avec certitude du mois de décembre 1918, elle vient s’intercaler entre la lettre 85 et 86 de la Correspondance échangée entre Gaston Gallimard et Marcel Proust, publiée par Pascal Fouché (Gallimard, 1989).
Parution le 17 Octobre 2024
1408 pages, Prix de lancement 69.00 € jusqu'au 31 12 2024
Il y a deux ans et demi, une quinzaine de professeurs et d’éditeurs se réunissaient à la Cité du livre d’Aix-en-Provence, auprès de la célèbre Bibliothèque Méjanes, pour réfléchir à la place de la « Bibliothèque de la Pléiade » dans l’histoire des lettres et de l’édition.
Si les publications des Éditions de la Pléiade sont plusieurs fois citées dans La Nouvelle Revue française avant 1931, il revient à son rédacteur en chef, Jean Paulhan – sous le pseudonyme de Jean Guérin – d’y signaler les premiers volumes de la collection d’œuvres complètes reliées (Baudelaire, Racine et Voltaire) en avril 1932.
Si l’histoire de la Pléiade est bien distincte de celle de La NRF (bien que les textes eux-mêmes aient beaucoup circulé de l’une à l’autre), un curieux épisode les réunit pourtant dans les années 1950, autour de la publication des œuvres romanesques de François Mauriac.
La lecture des comptes rendus de La NRF sur les volumes de La Pléiade nous a appris autant sur la méthode critique de la revue centenaire que sur les grands mobiles d’une collection (Lettre de la Pléiade, 36). Car la critique de Prévost, Cingria ou Caillois, si elle laissait partout affleurer le socle de l’« esprit NRF », approuvait aussi la Pléiade dans ses choix et la révélait à sa singulière complexion.
La Nouvelle Revue française et la Bibliothèque de la Pléiade avaient ceci de commun dans les années 1930 à 1950 qu’elles préféraient une « critique d’écrivains » – comprise comme un dialogue d’égal à égal, de créateur à créateur, informant autant sur l’auteur de la critique que sur celui qui en est l’objet – à une présentation « scientifique » des œuvres. La Pléiade fit ainsi souvent appel à des écrivains « de son entourage » – celui de la NRF, s’entend – pour ouvrir ses éditions d’œuvres classiques.
Du premier entretien qu’il eut avec Valery Larbaud durant l’été 1934, l’écrivain et journaliste néerlandais Eddy du Perron, ami de Malraux, se permit un jour de citer ce court échange.