À cette occasion, la Pléiade proposera un «Tirage spécial», tandis que le Mucem, à Marseille, accueille une grande exposition consacrée à l'auteur, du 30 octobre 2019 au 17 février 2020.
Giono meurt en 1970, un an avant que ne commencent à paraître dans la Pléiade ses Œuvres romanesques complètes qui se déploieront en six volumes entre 1971 et 1983, sous la direction de Robert Ricatte. Deux autres volumes, consacrés aux récits, aux essais, au Journal et aux poèmes verront le jour en 1989 et 1995. Tous sont disponibles au catalogue de la collection.
À l’occasion du cinquantième anniversaire de la disparition de l’écrivain, la Pléiade proposera un « Tirage spécial » rassemblant plusieurs romans (et aussi une extraordinaire nouvelle, et encore la biographie imaginaire d’un romancier réel, c’est-à-dire, tout bien pesé, un roman) autour de ce qui est sans doute le sommet de l’œuvre. Un sommet de souplesse et de finesse narrative chez un écrivain qui fut l’un des plus grands narrateurs de l’histoire de la littérature. Un sommet aussi dans l’art si gionien de rendre les silences éloquents et les ombres éclairantes. Langlois, le héros du livre, estime comme Giono que la réalité est souvent bien vide ; la vie, en somme, manque cruellement de consistance. L’un, Giono, remédie à ce manque par la création littéraire, tout en déclarant qu’« il n’y a pas de relations d’amitié entre la réalité et la création ». L’autre, Langlois, y gagne de comprendre la nécessité du divertissement, dont le crime est une forme.
Un roi sans divertissement et autres romans paraîtra en février 2020, avec une préface inédite de Denis Labouret.
Jean Giono : une grande exposition au Mucem
30 octobre 2019 – 17 février 2020
Cette rétrospective propose un récit visuel et littéraire qui, loin de l’image parfois simplifiée de l’écrivain provençal, suit le trajet de son œuvre écrite et filmée en lui rendant sa noirceur, son nerf et son universalité. Giono, poète revenu des charniers de la Première Guerre mondiale, s’est en effet autant attaché à décrire la profondeur du mal qu’à en trouver les antidotes : création, travail, pacifisme, amitié des peintres, refuge dans la nature, évasion dans l’imaginaire. Pour donner chair à l’un des artistes les plus prolifiques du XXe siècle, manuscrits, archives familiales et administratives, reportages photographiques, presse, carnets de travail et scénarios annotés dialoguent ici avec des textes d’auteurs contemporains qui disent leur admiration et leur attachement aux œuvres de l’écrivain. À la veille des commémorations du cinquantenaire de sa disparition, et en écho à ces traces matérielles de la vie et de la création, l’exposition explore la symbolique cachée au plus profond de l’œuvre de Jean Giono.
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Giono
Catalogue officiel de l’exposition au Mucem
Parution : 24 octobre
Coédition Gallimard / Mucem, sous la direction d’Emmanuelle Lambert, préface de J. M. G. Le Clézio. 320 p., format 192 x 256 mm, 39 €