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George Sand

Romans I, II

Coffret de deux volumes vendus ensemble Édition publiée sous la direction de José-Luis Diaz

Parution le 7 Novembre 2019
Bibliothèque de la Pléiade
3456 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

153.00 € Acheter le livre

ISBN : 9782072859724
Code distributeur : G03354
GENCOD : 9782072859724

1839. «Le roi des romanciers modernes, c'est une femme», déclare Jules Janin, prince des critiques. Certes, il s'agit pour lui d'ôter sa couronne à Balzac, dont il n'a pas aimé Illusions perdues. Mais son admiration pour George Sand (car c'est elle, «le roi») est sincère, et partagée : par Balzac lui-même, puis par Flaubert, qui comparera son amie à un grand fleuve d'Amérique : «Énormité et Douceur.» Voilà ce que fut la romancière pour ses contemporains. On est loin de la considération réticente dont se contentera longtemps la postérité, avant que le vent ne tourne de nouveau, en faveur cette fois de l'œuvre, soutenue par une personnalité qui rayonna sur plusieurs scènes littéraire, politique, sociale.
Sand a publié plus de soixante-dix romans. Les quinze que voici ont été choisis pour leurs qualités propres et parce qu'ils illustrent ses différentes manières. Indiana, immense succès, est le premier qu'elle signe de son nom de plume. Le roman-poème de Lélia – révolte métaphysique et sexualité féminine en 1833 – fait scandale. Mauprat échappe aux qualificatifs ou les mérite tous : roman historique, familial, d'amour, d'aventures, noir, humanitaire, social... Pauline est un «roman de l'artiste», veine à laquelle appartient aussi, le diptyque constitué de Lucrezia Floriani et du Château des Désertes. Isidora surprend par sa modernité, forme et fond. Le triptyque champêtre, La Mare au Diable, François le Champi, La Petite Fadette, fait de Sand une pionnière de l'ethnographie et de l'ethnolinguistique, et de l'ethnomusicologie si l'on y ajoute Les Maîtres sonneurs. Dans Elle et lui passe l'ombre de Musset. (Pour celle de Chopin, voyez Lucrezia.) La Ville noire est un roman «industriel» à la fois réaliste et utopiste. Juste avant Voyage au centre de la Terre, Laura, voyage dans le cristal débusque le fantastique au cœur de la science. Nanon enfin récrit l'histoire de la Révolution en donnant la parole à une paysanne.
«Je fais des romans, parce que c'est une manière de vivre hors de moi», dit Sand, prompte à se glisser «dans la peau de [s]es bonshommes», comme elle appelle ses personnages. L'essentiel pour elle est dans le mouvement vers l'autre, quête inquiète et patiente ; ce qu'avait bien senti Janin, qui voyait en elle l'«un de ces grands esprits plein d'inquiétudes qui cherchent leur voie». Quadriller le monde social est nécessaire, non suffisant. Si le roman est un plaidoyer (pour les femmes, contre les lois du mariage, pour la justice...), le bon roman exige que soient mêlés «le réel et le poétique». Ainsi naît le romanesque, principe de liberté : c'est l'artiste qui crée le réel, «son réel à lui». Le roman chez Sand a un effet sur «l'emploi de la vie». De lumineuses figures de femmes y mènent un combat pour l'idéal. Vaste dessein. Flaubert (comme toujours) avait raison : énormité et douceur.

Les romans de George Sand réunis en Pléiade, l'occasion de redécouvrir un génie libre et audacieux

Fabienne Pascaud, Télérama (18 décembre 2019)

«La Pléiade accueille quinze romans de la Dame de Nohant, artiste libre et visionnaire. Un talent à toute épreuve, flamboyant et intarissable.»

 

Dons de Sand

Gilles Martin-Chauffier, Paris-Match (12 au 18 décembre 2019)

«La Pléiade publie les œuvres de la plus tumultueuse des romancières. Un fleuve de grandes émotions toujours aussi débordantes.»