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Georges Perec

Œuvres I, II

Coffret de deux volumes vendus ensemble Édition publiée sous la direction de Christelle Reggiani avec la collaboration de Dominique Bertelli, Claude Burgelin, Florence de Chalonge, Maxime Decout, Maryline Heck, Jean-Luc Joly et Yannick Séité

Parution le 11 Mai 2017
Bibliothèque de la Pléiade
2464 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

133.00 € Acheter le livre

ISBN : 9782072719110
Code distributeur : G00447
GENCOD : 9782072719110

Notre «contemporain capital posthume» : ainsi a-t-on qualifié Perec vingt ans après sa mort. La formule n’est pas une simple boutade, elle dit quelque chose de la fortune de l’œuvre. Celle-ci a laissé sa marque dans la culture populaire, ce qui n’est pas banal. «Mode d’emploi» est utilisé à tout propos, et «Je me souviens» est devenu une scie. Mais de tels stéréotypes ne présagent pas toujours la présence réelle des livres. De cette présence, la multiplication des publications posthumes, qui rivalisent, du moins en notoriété, avec les ouvrages que Perec publia lui-même, est un indice plus convaincant. Plus significatif encore, le nombre des écrivains, des artistes, des architectes, etc., qui se revendiquent de l’auteur d’Espèces d’espaces. Perec serait-il déjà devenu un classique? La relative intemporalité que cela suppose ferait alors écho au désir qu’exprimait le titre rimbaldien de son dernier poème, L’Éternité, et qui se lisait déjà dans Les Revenentes : «Je cherche en même temps l’éternel et l’éphémère.»
Perec, pour sa part, se décrivait comme «un paysan qui cultiverait plusieurs champs» : sociologique, autobiographique, ludique, romanesque – ce dernier, tributaire de l’envie (bien naturelle chez un lecteur de Jules Verne) «d’écrire des livres qui se dévorent à plat ventre sur son lit». Mais on tenterait en vain de ranger ses ouvrages dans quatre cases distinctes. Les quatre perspectives ne s’excluent pas les unes les autres ; elles sont autant de modes de lecture possibles, et compatibles. «Je cherche en même temps l’éternel et l’éphémère» est certes, comme Les Revenentes tout entier, un lipogramme monovocalique (la seule voyelle employée est e) qui inverse l’époustouflant lipogramme en e de La Disparition (où cette voyelle n’est jamais employée) : nous voici au royaume des contraintes, des prouesses, de l’Oulipo. Mais cette phrase envoûtante est aussi, et avant tout peut-être, un mode d’emploi de la vie.
Chez Perec, les contraintes formelles miment en quelque sorte celles, tragiques, de l’histoire, «la grande, l’Histoire avec sa grande hache». La disparition d’une voyelle dit celle de l’univers familial. La place centrale qu’occupe dans l’œuvre le chiffre 11 est à rapprocher de la date de la déportation, le 11 février 1943, de la mère de l’écrivain. Une vie commence alors qui s’écrira à l’irréel du passé : «Moi, j'aurais aimé aider ma mère à débarrasser la table de la cuisine après le dîner.» Pas de temps retrouvé euphorique pour Perec. La mémoire demeure lacunaire, et Je me souviens souligne sa fragilité. Aucun palindrome, aucun Voyage d’hiver ne saurait inverser le fleuve du temps. Du moins la fiction peut-elle en suspendre le cours, et donner au monde une forme conquise sur le désordre du réel. C’est à cette ambition que La Vie mode d’emploi et l’œuvre tout entière de Perec doivent leur intensité.

Lire Perec autrement.

Hommage. Trente-cinq ans après sa mort, l'auteur des "Choses" entre dans la « Pléiade». Et s'il n'était pas seulement l'habile fabricant de curiosités littéraires qu'on connaît ?

François Tallandier, Le Figaro Littéraire (01/06/2017)

« Oui, il faut croire que le petit juif polonais orphelin de 7 ans, trimballé dans des foyers d'accueil du côté du Vercors et par la suite devenu écrivain, éprouvait le besoin de reconquérir le monde. Il confia à des proches un rêve fou : « utiliser tous les mots de la langue française ». Ne serait-ce que pour une telle parole, Georges Perec méritait bien de figurer dans la plus belle bibliothèque de notre pays.»

 

Georges Perec, les larmes de la langue.

Une prose claire charriant les ombres et ravivant la perte, une fantaisie inventive passant par la contrainte : Georges Perec, sombrement solaire, entre en Pléiade.

Antoine Perraud, La Croix (11/05/2017)

« En rassemblant une œuvre qui ne craint mais suscite la surinterprétation, La Pléiade ne se révèle pas tombeau mais tremplin. Cette édition ne cesse de relancer l'imagination herméneutique du lecteur, ainsi que l'espérait sans doute l'écrivain. Pour lui, lire et écrire, c'était relier l'éclaté. Alors l'œil se déploie, prêt à déceler tous les cheminements tracés en pointillé sur une prose en forme de carte mentale par ce corsaire des lettres ! ».

 

L'empire de Perec. Entrée dans la Pléiade

Claire Devarrieux, Libération (13-14/05/2017)

« Toute Pléiade est une mine de commentaires, d'éclairages et de citations. Georges Perec a caché tellement de petites bombes informatives, privées et référentielles dans ses phrases que l'appareil critique, voué à les déminer, ne pouvait certes pas tomber dans la banalité.»

 

Œuvres

Marine Landrot, Télérama (13-19/05/2017)

« Il y a, bien sûr, les prouesses stylistiques. Mais la fantaisie n'est jamais exempte de gravité dans l'œuvre de Perec. Le tout ordonnant un sublime jeu de miroirs.»

 

Deux volumes et un album de «la Pléiade» renouvellent l'approche d'un auteur toujours fécond, soulignant l'unité d'une œuvre dont la cohérence est parfois méconnue et qui ne cesse d'inspirer la littérature contemporaine.

Alain Nicolas, L'Humanité (11/05/2017)

« Le mérite de cette Pléiade est de proposer une vision d'ensemble, des perspectives sur l'œuvre.»

 

Georges Perec, le plus inventif des écrivains français, entre dans la Pléiade

Alain Jean-Robert, AFP (05/05/2017)

« Génie littéraire, souvent et justement considéré comme le plus inventif et le plus original des écrivains français, Georges Perec (1936-1982) fait son entrée dans la Pléiade, 35 ans après sa disparition prématurée.»