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Madame de Staël

Œuvres

Édition de Catriona Seth avec la collaboration de Valérie Cossy

Parution le 20 Avril 2017
Bibliothèque de la Pléiade, n° 621
Achevé d'imprimer le 15 Mars 2017
1728 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

77.50 € Acheter le livre

ISBN : 9782070143900
Code distributeur : A14390
GENCOD : 9782070143900

Ce volume contient

De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales - Delphine. Appendice : Apports de l'édition de 1820. Corinne ou l'Italie.

Germaine de Staël a pour père Jacques Necker, ministre de Louis XVI, et pour mère Suzanne Curchod, qui tient un salon dont Diderot et Buffon sont les habitués. Elle accède dès son plus jeune âge au monde des Lettres, à celui des idées, au «monde» tout court. «Condamnée à la célébrité sans pouvoir être connue», elle entend être jugée sur ses écrits. Son premier ouvrage significatif est consacré à Rousseau. Elle est d’une certaine manière la fille des Lumières et de la Révolution. Elle deviendra, de son vivant, la femme la plus célèbre d’Europe.
La destinée des femmes – en particulier la question de leur liberté – est au cœur de son œuvre. Au tournant du siècle (1800), on lit dans De la littérature que l’ordre social est «tout entier armé contre une femme qui veut s’élever à la hauteur de la réputation des hommes». Cela se vérifiera. Le livre, ambitieux, se propose de «caractériser l’esprit général de chaque littérature dans ses rapports avec la religion, les mœurs et le gouvernement». La seconde partie est consacrée à «l’état actuel des Lumières en France». Le Premier Consul préfère entendre parler du siècle de Louis XIV. Il n’aura de cesse d’éloigner Staël et de l'empêcher de (lui) nuire.
Elle met en pratique ses idées sur le roman avec Delphine (1802), que l’on citera, avec La Nouvelle Héloïse et Werther, parmi les modèles du roman moderne. La forme épistolaire rassure le public, mais le texte est un véritable terrain d’exploration psychologique. L’héroïne appartient à la même génération que l’auteur, partage ses espérances, doit comme elle faire son deuil de la société idéale à laquelle elle aspirait. L’amour est peut-être le «seul sentiment qui puisse dédommager les femmes des peines que la nature et la société leur impose», mais que valent les sentiments face à l’opinion publique? Comme Staël, comme bientôt Corinne, Delphine détonne dans une société qui préfère l’hypocrisie à l’enthousiasme. Le livre connaît un immense succès. La manière dont il aborde les questions politiques et sociales – émigration, religion, divorce – n’a rien pour plaire en haut lieu. Trop anticatholique, trop anglophile, trop révolutionnaire : Germaine de Staël devra désormais se tenir à plus de quarante lieues de Paris.
Elle va se consoler en Allemagne, découvre l’appel de l’Italie, publie en 1807 son second roman, Corinne ou l’Italie. Corinne, une poétesse anglo-italienne, ne se conforme pas au modèle féminin en vigueur dans la société. Éperdument amoureuse d’Oswald, un Écossais mélancolique assujetti aux lois patriarcales, elle lui sacrifie ses talents littéraires. D'aucuns verront dans cette tragédie d’une artiste géniale et insoumise, mais victime de l’amour, un autoportrait déguisé de la romancière, dont Benjamin Constant, qui savait de quoi il parlait, disait qu’elle avait un «esprit d’homme, avec le désir d’être aimée comme une femme».

 

Une puissance divine

Silvia Baron Supervielle, Les Lettres Françaises (13/07/2017)

«L'introduction de Catriona Seth pour l'édition de la Pléiade est d'un niveau de perfection, de sensibilité et d'intelligence, ainsi que le choix des textes, les notes, la chronologie. Rien dans le livre ne trahit le cœur de cette femme libre, penchée sur la littérature, le destin de l'homme, et dont l'imagination trace l'histoire de la pensée.»

Romantique avant l'heure

Thierry Clermont, Le Figaro Littéraire (27/04/2017)

« L'œuvre romanesque de celle que ses proches surnommaient "Minette" est-elle toujours lisible ? Sa prose a-t-elle vieilli en bien ou en mal ? L'entrée de deux de ses romans (Delphine et Corinne) et d'un essai sur la littérature dans la "Pléiade" laisse penser que cet auteur de premier plan mérite amplement de retrouver sa véritable place, à savoir celle des meilleurs précurseurs du romantisme, doués d'une plume alerte et vive. Il est grand temps de relire ou de découvrir celle qui fut au firmament littéraire de son temps.

Dans son excellente introduction, Catriona Seth note : "Jusqu'à la fin de ses jours, Staël ressent ces tensions entre l'acuité des affects et le poids des préjugés, entre les obligations et les désirs". Tensions mélancoliques qui traversent toute sa prose, la menant à théoriser sa conception de la littérature avec une rare intelligence.»

Oeuvres

Gilles Heuré, Télérama (22-28/04/2017)

« Dans la pure veine du XVIIIe siècle, le discours amoureux irrigue les deux romans de Mme de Staël, femme de lettres brillante aux idées libérales.»