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Boris Vian

Œuvres romanesques complètes

Tome II Édition publiée sous la direction de Marc Lapprand avec la collaboration de Christelle Gonzalo et François Roulmann

Parution le 14 Octobre 2010
Bibliothèque de la Pléiade, n° 563
Achevé d'imprimer le 10 Septembre 2010
1392 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

71.00 € Acheter le livre

ISBN : 9782070118649
Code distributeur : A11864
GENCOD : 9782070118649

Ce volume contient

Et on tuera tous les affreux - Les Fourmis - L'Herbe rouge - Elles se rendent pas compte - L'Arrache-cœur - Scénarios (1949-1959) - Nouvelles (1949-1958). Écrits divers : Articles, chroniques, textes pataphysiques (1949-1959). En marge des œuvres : textes et documents épars.

Cela commence bien pour Vian, l’écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L’Écume des jours. Sartre reçoit l’auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J’irai cracher sur vos tombes fait scandale – un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d’artistes attendent en vain toute leur vie… Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu’il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L’Arrache-cœur, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman.
Sa célébrité est alors à son comble, pour d’autres raisons. «Oh! je fais dans pas mal de choses, n’adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d’une maison de disques. — Ouais… je vois…» répond l’adjudant, «bon à tout, bon à rien…» Le personnage de Vian – trompinette, tourniquette et cor à gidouille – prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu’à masquer en partie son œuvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres «littéraires» sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d’une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l’écrivain au sérieux? L’imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l’impression, aujourd’hui, que son humour embarrasse les nôtres. C’est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau.
Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu’un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort «romancées»), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers? À un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L’Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : «l’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion.» Langage d’ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves – la difficulté d’être, l’usure de toute chose, l’angoisse de la mort – qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.

Moi, j'aime la Pléiade qui fait boum !

Joseph Macé-Scaron (Marianne, 30 octobre 2010)

 «Vian dans la Pléiade ! On ne va pas bouder notre plaisir sous prétexte que des puristes pinailleurs, des pisse-vinaigre, des traîne-pantoufles vont faire la grimace. Ils ne seront d'ailleurs pas les seuls ; tous les anarchistes en herbe, les révoltés du bastringue, les mutins de Panurge font déjà triste figure : Vian dans la Pléiade ! Eh oui.»