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Blaise Cendrars

Œuvres autobiographiques complètes

Tome II Édition publiée sous la direction de Claude Leroy avec la collaboration de Jean-Carlo Flückiger et Christine Le Quellec Cottier

Parution le 15 Mai 2013
Bibliothèque de la Pléiade, n° 590
Achevé d'imprimer le 12 Avril 2013
1184 pages, rel. Peau, 104 x 169 mm

66.00 € Acheter le livre

ISBN : 9782070140299
Code distributeur : A14029
GENCOD : 9782070140299

Ce volume contient

Bourlinguer - Le Lotissement du ciel. Autour du «Lotissement du ciel» : Esquisses de «La Tour Eiffel sidérale» - Prière d'insérer. J'ai vu mourir Fernand Léger. Écrits de jeunesse : Moganni Nameh - Mon voyage en Amérique - Hic, Haec, Hoc - Séjour à New York - New York in Flashlight. Mémoires d'un cinématographe - Le Retour. Entretiens et propos rapportés : Articles d'André Bourin, Claudine Chonez, Jeanine Delpech, Pierre de Latil et Sven Stelling-Michaud - Entretiens avec Emmanuel Berl, Maurice Clavel, André Gillois, le docteur Martin, Louis Mollion, Jean-Pierre Morphé et André Poirier.

En 1929, lors de sa parution, Une nuit dans la forêt était sous-titré «premier fragment d’une autobiographie». Trois ans plus tard, Blaise Cendrars évoquait pour la première fois ses souvenirs d’enfance dans Vol à voile et prévoyait une suite (perdue ou non écrite) qui devait s’intituler «Un début dans la vie». Mais de quelle vie s’agit-il? et comment la raconter?
Certains élèvent des cathédrales. Cendrars construit des labyrinthes. D’autres mémorialistes (mais en est-il un?) sont les esclaves du temps et des faits. Lui ne se soucie ni de chronologie ni d’exactitude. La vérité qui compte est celle du sens. «Je crois à ce que j’écris, je ne crois pas à ce qui m’entoure et dans quoi je trempe ma plume pour écrire.» On imagine l’enthousiasme du jeune Freddy découvrant, grâce à Hans Vaihinger, que la vérité pouvait n’être que «la forme la plus opportune de l’erreur».
Se créer une légende, voilà la grande affaire. Il en éprouvera toujours le besoin, ce qui est d’ailleurs, selon lui, l’«un des traits les plus caractéristiques du génie». «Je me suis fabriqué une vie d’où est sorti mon nom», dira-t-il, sur le tard, mais ce fantasme d’auto-engendrement est ancien. Quand on lui demanda, en 1929, si «Blaise Cendrars» était son vrai nom, il répondit : «C’est mon nom le plus vrai.» Le pseudonyme devient vrai en échappant à l’emprise de la filiation. De même, en s’émancipant de la tyrannie des faits, la «vie pseudonyme» du poète acquiert une authenticité supérieure et devient «légende», c’est-à-dire (comme l’indiquent l’étymologie et Jean Genet) lisible.
Il va de soi que les livres qui résultent de cette recréation du réel ne peuvent être qualifiés d’«autobiographiques» que par convention. Chez Cendrars, l’écriture de soi relève moins du pacte autobiographique que de ce que Claude Louis-Combet appelle l’(auto)mythobiographie : prendre en compte le vécu, soit, mais à partir de ses éléments oniriques et mythologiques. Cendrars fait de son existence la proie des mythes et des «hôtes de la nuit», rêves et fantasmes.
Autobiographiques par convention, donc, et complètes… jusqu’à un certain point (car l’autobiographique est partout présent chez Cendrars, jusque dans ses romans), les œuvres ici rassemblées s’organisent autour des quatre grands livres publiés entre 1945 et 1949 : L’Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Cette «tétralogie» informelle est précédée de Sous le signe de François Villon, important recueil demeuré jusqu’à ce jour inédit en tant que tel. Elle est suivie du dernier texte personnel de Cendrars, J’ai vu mourir Fernand Léger, témoignage sur les derniers jours du peintre qui avait illustré la plaquette J’ai tué en 1918. On rassemble en outre, au tome II, les «Écrits de jeunesse» (1911-1912) au fil desquels Frédéric Sauser renaît en Blaise Cendrars. Enfin, un ensemble d’«Entretiens et propos rapportés» procure les éléments d’un autoportrait parlé.

Génie manchot

Tristan Savin, Lire (juillet-août 2013)

«Aujourd'hui, on s'étonnerait presque de le voir y apparaître tant on l'y croyait déjà : l'immense Blaise Cendrars entre dans la Pléiade. II était temps. Comment éditer dans la plus prestigieuse des collections une oeuvre aussi protéiforme ? Composée de poèmes, romans, récits, reportages, scénarios, «documentaires»... Claude Leroy, responsable de cette très réussie édition - en deux volumes et un album-, a trouvé une cohérence dans cette diversité : les textes « autobiographiques », qu'il a choisi de rassembler pour démontrer à quel point ils participent de la « légende » patiemment construite, texte après texte, par le poète.»

Toutes les vies de Blaise Cendrars

Marie Chaudey, La Vie (20-26 juin 2013)

« Mais lui, qu'on a longtemps pris (à la légère) pour un talentueux mythomane, apparaît cette fois dans cette édition de la Pléiade, grâce aux archives retrouvées, comme un très sérieux fou d'écriture, un archiviste méticuleux, infatigable lecteur et artisan bâtisseur de récits, qui choisit délibérément de se dédoubler pour composer sans frein. Réel et imaginaire tissent ainsi de manière inextricable la trame de son oeuvre.»

« On reste subjugué par la beauté sauvage et la puissance poétique de la langue de Cendrars, par son énergie brute.»

Blaise Cendrars, "mythobiographe"

Jean-Louis Jeannelle, Le Monde des Livres (14 juin 2013)

« Un tout cohérent. Ce n'est pourtant ni le poète, ni le romancier d'aventures, ni le bourlingueur qui entre aujourd'hui dans « La Pléiade », mais le dernier Cendrars, le plus attachant peut être, l'auteur de ces livres étranges, qu'il décrit comme des «Memoires sans être des Memoires... » L'Homme foudroyé (1945), La Main coupée (1946), Bourlinguer (1948) et Le Lotissement du ciel (1949) forment un tout cohérent que complètent d'étonnants textes de jeunesse.»

L'homme à la main coupée tout entier dans la Pléiade

Muriel Steinmetz, L'Humanité (30 mai 2013)

« Ces oeuvres sont précédées par Sous le signe de François Villon, recueil demeuré jusqu'à ce jour inédit. Son écriture est d'une liberté qui semble tenir du prodige. Sa prose haletante se fonde pour l'essentiel sur des verbes actifs. Elle colle au rythme du chemin de fer. C'est à la fois concret et lyrique.» 

« Les deux tomes sont assortis d'un album à l'iconographie exceptionnelle, riche en photos, lettres et pièces rares.»

 

 Cendrars, l'ardent

Valérie Marin La Meslée, Le Point (16 mai 2013)

« Risqué était donc le pari de Claude Leroy, le maître d'oeuvre du projet, de rassembler les «Oeuvres autobiographiques complètes» dans ces deux premiers volumes de la Pléiade, mais il est gagné tant il nous rapproche de la vérité d'un homme qui écrivait à son frère en 1912, depuis Saint Pétersbourg, où son père avait consenti à envoyer en «stage» cet adolescent éperdu d'ailleurs : C'est une question de vie ou de mort que celle de construire sa vie, la plus importante après celle de l'inspiration; les deux sont d'ailleurs très intimement liées. » Derriére le fou, le sage.»

« L'album de la Pléiade vient compléter ce portrait par une iconographie où éclate l'incessante créativité d'un aventurier dévoré par une impérieuse quête de sens.»