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Herman Melville

Œuvres, IV

Bartleby le scribe – Billy Budd, marin et autres romans

Trad. de l'anglais (États-Unis) par Philippe Jaworski et Pierre Leyris. Édition publiée sous la direction de Philippe Jaworski avec la collaboration de David Lapoujade et Hershel Parker

Parution le 25 Février 2010
Bibliothèque de la Pléiade, n° 559
Achevé d'imprimer le 25 Janvier 2010
1424 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

72.00 € Acheter le livre

ISBN : 9782070118069
Code distributeur : A11806
GENCOD : 9782070118069

Ce volume contient

Israël Potter. Les Contes de la véranda : La Véranda - Bartleby le scribe - Benito Cereno - Le Marchand de paratonnerres - Les Encantadas ou Îles Enchantées - Le Campanile. Contes non recueillis : L'Heureux Échec - Le Violoneux - Coquerico! - Le Pudding du pauvre et les Miettes du riche - Les Deux Temples - Le Paradis des célibataires et le Tartare des jeunes filles - Jimmy Rose - Les Portos - Moi et ma cheminée - La Table en bois de pommier. L'escroc à la confiance - Billy Budd, marin. Appendices : Aux sources de «Benito Cereno» - Autour de «L'escroc à la confiance» - Autour de «Billy Budd, marin».

Entre 1853 et 1856, Melville publie près d'une quinzaine de contes et de courts récits dans des magazines. Certains d'entre eux connaîtront un destin exceptionnel, comme «Les Encantadas», suite de croquis consacrés aux îles Galápagos, «Benito Cereno», inoubliable relation de la révolte d'un navire négrier, et ce qui est sans doute la «tragédie urbaine» la plus célèbre de l'histoire de la littérature : «Bartleby le scribe», dont on n'aura jamais fini d'interroger le mystère, qui est un mystère sans secret.
Melville n'en a pourtant pas terminé avec les formes longues. Il travaille à un feuilleton, Israël Potter, tout à la fois biographie (largement fictionnelle) d'un héros obscur de la guerre d'indépendance, réflexion ironique sur l'Histoire et sur l'écriture de l'Histoire, et méditation sur la banqueroute des ambitions humaines : peut-être le plus intimement autobiographique de ses écrits. Israël Potter paraît en volume en 1855, deux avant un roman méconnu, singulier, à découvrir, L'Escroc à la confiance. Trois chapitres y forment une sorte d'«art poétique», et tout y est problématique, du narrateur aux personnages en passant par la construction du sens, qui échoit au lecteur lui-même. L'Escroc est un roman pour notre temps ; il n'y a pas lieu de s'étonner qu'il ait laissé les critiques de 1857 aussi perplexes que l'employeur de Bartleby face à son clerc. Melville n'y gagne pas un penny. Il va désormais se consacrer à la poésie, pendant trente ans – et aux douanes de New York, qui l'emploieront vingt années durant.
Il doit lutter pour que ses œuvres poétiques soient publiées. Lorsqu'elles le sont, elles ne récoltent qu'indifférence ou mépris. En 1885 sans doute, peu avant de prendre sa retraite des douanes, il compose une ballade intitulée «Billy aux fers», brève évocation d'un marin à la veille de son exécution pour mutinerie. C'est de ce poème que sortira son ultime fiction... Trente-trois années passeront avant que le livre – Billy Budd, marin – ne soit publié. Dans ce récit intérieur plus encore que dans les autres romans, le «mystère de l'iniquité» est à l'œuvre, et la pureté n'existe que sous le regard de son éternel adversaire, le «diabolisme incarné». Billy Budd sera pendu. Le livre s'achève sur «Billy aux fers» et sur un compte rendu officiel qui dit que l'innocent est coupable. Tel est le monde : apparence et mensonge.

Herman l'Obscur

Antoine Cazé, La Quinzaine littéraire (16-31 juillet 2010)

« Avec ce quatrième volume s'achève la publication des œuvres du géant des lettres américaines en traduction française dans la collection de la Pléiade, édition à tous égards monumentale dont Philippe Jaworski a été l'architecte depuis 1997. Il faut saluer la qualité exceptionnelle de ce travail éditorial, tant pour les traductions nouvelles qu'il a entraînées — prêtant au français toutes les couleurs aptes à transmettre la complexité de ces grands textes — que par les annotations érudites auxquelles il a donné lieu.»

Le scribe, l'escroc et le marin

Fabrice Hadjadj, Le Figaro littéraire (18 mars 2010)

« Ce quatrième et dernier volume des Œuvres contient des textes moins connus que les précédents mais non moins intrigants. Le rapport entre le chasseur de baleine et l'employé de bureau ? À la plupart il apparaît improbable. Herman Melville démontre qu'il est nécessaire.»

Melville : les légendes d'automne

Alain Nicolas, L'Humanité (18 mars 2010)

« Le Melville tardif révélé par ces initiatives éditoriales s'avère complexe et passionnant. Au-delà des images convenues, on y découvre un écrivain exigeant et désenchanté, étonnamment en phase avec notre sensibilité d'aujourd'hui. »

Diabolique Melville

Philippe Sollers, Le Nouvel Observateur (11 mars 2010)

« Dieu étant devenu inaudible, la présence dérobée du Diable en littérature mériterait une étude à part. De ce point de vue, Herman Melville (1819-1891) a droit à une mention spéciale. [...] En profondeur, deux brefs récits se détachent : Bartleby le scribe et Billy Budd, marin. Ce sont des chefs-d'œuvre. [...] Tout semble opposer Bartleby et Billy : pourtant, dans les deux cas, vous éprouvez bien l'action d'un mal incompréhensible. Si vous n'êtes pas inquiet et profondément ému, vous avez tort. Folie calme et négative d'un côté, crime contre la beauté de l'autre. »