La Pléaide

  • La Pléiade /
  • Catalogue /
  • Bibliothèque de la Pléiade /
  • Marcel Proust, À la recherche du temps perdu
Ajouter à ma sélection Ajouter à ma bibliotèque

Marcel Proust

À la recherche du temps perdu

Tome III Édition publiée sous la direction de Jean-Yves Tadié avec la collaboration d'Antoine Compagnon et Pierre-Edmond Robert Nouvelle édition Feuilleter le livre

Parution le 24 Novembre 1988
Bibliothèque de la Pléiade, n° 102
Achevé d'imprimer le 26 Septembre 1988
1952 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

76.50 € Acheter le livre

ISBN : 9782070111435
Code distributeur : A11143
GENCOD : 9782070111435

Ce volume contient

Sodome et Gomorrhe - La Prisonnière - Esquisses.

Ce volume contient Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière et près de trois cents pages d'Esquisses relatives à
ces deux textes. Annonçant en 1920 la publication du Côté de Guermantes au critique du Temps, Proust écrivait : «C'est encore un livre "convenable". Après celui-là, cela va se gâter sans qu'il y ait de ma faute. Mes personnages ne tournent pas bien ; je suis obligé de les suivre là où me mène leur défaut ou leur vice aggravé.»
De fait, Sodome et Gomorrhe ne passa pas pour un livre «convenable». Mais au-delà du scandale, sa réussite repose sur sa structure : comme souvent dans À la
recherche du temps perdu
, deux côtés opposés, en apparence incompatibles, vont se rejoindre, puis se confondre. Les Esquisses présentées dans ce volume montrent comment le violoniste Morel devint peu à peu un double d'Albertine. Sous l'égide de Baudelaire – qui fut fasciné par les lesbiennes et dont Proust ne doutait pas qu'il eût pratiqué l'homosexualité – et en contradiction avec le vers de Vigny – «La Femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome» – sur quoi s'ouvre le volume, ces deux personnages relient les deux côtés et confèrent ainsi à la vision proustienne de l'inversion toute son originalité.
Sodome et Gomorrhe commence par une révélation. La Prisonnière est la quête d'un impossible bonheur, d'une illusoire sécurité, d'un savoir toujours fuyant. Albertine
est prisonnière du narrateur, mais non pas son secret. Le récit se fait l'écho de l'ambiguïté de la relation de Proust à la connaissance. On n'aime jamais que ce qu'on ne possède pas, et le besoin du mystère vient se heurter à celui de la sécurité : entre crainte et désir du réel, entre curiosité et habitude, se joue devant nous la tragicomédie d'un couple qui n'existe sans doute que par ces tierces personnes, aussi nécessaires que dangereuses, dont la présence n'est jamais aussi sensible que lorsqu'elles sont ailleurs.
La Prisonnière, texte publié posthume et ici entièrement réétabli, est le lieu d'une quête jamais achevée de la vérité ; c'est également celui du rougeoyant Septuor de Vinteuil qui offrira cette leçon grosse de promesses : l'art n'est peut-être pas aussi vain et irréel que la vie.