La Pléaide

Plutarque

En comparant dans ses Vies parallèles des Grecs et des Romains choisis parmi les hommes politiques et les chefs de guerre, Plutarque (v. 50-v. 125) voulait signifier aux maîtres du monde que l’hellénisme n’avait pas seulement produit des écrivains, des artistes ou des philosophes, sans compter les bavards, les frivoles et autres græculi. En traduisant l’œuvre de Plutarque, Amyot, précepteur des futurs Charles IX et Henri III, substituait aux miroirs des princes médiévaux l’enseignement d’une Antiquité dont la Renaissance exaltait l’exemple. Mais il ignorait qu’il nourrirait aussi les hommes de la Révolution. Il créait en même temps l’un des chefs-d’œuvre de la prose française du XVIe siècle, qui devait échapper au couperet du classicisme en recevant la bénédiction de Vaugelas et de Racine. (J.-L. F.)